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Le gros poète

Matthias Zschokke

Traduit de l’allemand (Suisse) par Isabelle Rüf

Éditeur : Zoé • 2021 • 208 pages

Ce roman écrit dans les années 1990, après la chute du mur de Berlin, retranscrit comme aucun autre l’atmosphère particulière de la capitale allemande. Entre fête populaire haute en couleur, sifflements de pétards, ciel alourdi de particules fines, amas de déchets boueux et ivrognes à chaque coin de rue, l’ambiance est jubilatoire et morose à la fois.
Les aventures imaginaires et réelles du gros poète sont tout à la fois touchantes et mélancoliques. Matthias Zschokke, qui compte déjà une douzaine de livres publiés aux Éditions Zoé, dresse un portrait juste de la capitale allemande au point qu’on pourrait le considérer un « grand roman de la réunification ».

« Une fois de plus ce n’était pas une vraie histoire, juste une espèce de salade russe… . »

Le gros poète de Matthias Zschokke, éditions Zulma

Chute du mur

passé

humour • solaire

Mood du livre
Berlin, réunification

Auteur/Autrice

Matthias Zschokke

Matthias Zschokke, né à Berne en 1954, a d’abord choisi une carrière de comédien. Mais les quelques années qu’il passera au Schauspielhaus de Bochum, dirigé à l’époque par Peter Zadek, le convaincront à tout jamais qu’il n’est pas fait pour cet art-là. En 1980, il part s’installer à Berlin et se lance à corps perdu dans trois autres activités artistiques, écrivain, dramaturge et cinéaste.
Ces trois professions, il les mène de front, « comme on assaille une forteresse, en attaquant de tous les côtés ». Jour après jour, il se rend dans une usine désaffectée où il dispose d’un étage entier pour réfléchir au monde qui l’entoure. C’est là qu’il écrit six œuvres en prose, sept pièces de théâtre et trois films. Des œuvres que la critique, immédiatement séduite par son style reconnaissable entre mille, commente et encense abondamment, à commencer par Max, son premier roman, qui lui vaudra le Prix Robert Walser en 1981. Cinq ans plus tard, son talent du cinéaste lui vaut le Prix de la Critique allemande pour son film Edvige Scimitt. Puis en 1989, tandis que la prestigieuse revue théâtrale allemande Theater heute l’élit meilleur jeune auteur de l’année après la création de sa pièce Brut à Bonn, son second film, Der wilde Mann, se voit primé à Berne.
Prix Gerhard Hauptmann en 1992 pour sa pièce Die Alphabeten, et plus récemment, Grand Prix bernois de littérature pour l’ensemble de son œuvre, Matthias Zschokke est l’unique écrivain de langue allemande à avoir reçu le prix Femina étranger, pour Maurice à la poule, en 2009. Il n’a pourtant jamais été un auteur « en vogue ». Son nid, c’est en marge des phénomènes de mode en tous genres qu’il a choisi de le faire et c’est de là qu’il observe le monde.

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Traducteur/Traductrice

Isabelle Rüf

Isabelle Rüf est une traductrice de l’allemand vers le français. Après une carrière de critique littéraire au sein de la Radio suisse romande, elle rejoint la rédaction du Temps en 2000. Elle se lance en parallèle dans la traduction, en travaillant sur les œuvres de Matthias Zschokke, notamment Le Gros poète, Courriers de Berlin et Trois saisons à Venise.

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Ils en parlent

  • « Éclaté et autoréférentiel, méchamment joueur, Le Gros poète se veut aussi pénible que le réel qu’il décrit. Le livre explique cet acte volontaire : ici, pas de littérature qui laisserait « glisser quelque chose entre moi et la vie », pas question pour nous lecteurs d’être délivrés de nous-mêmes, ni divertis de notre existence. Non, Matthias Zschokke nous offre le vrai, c’est-à-dire une prose moribonde, essoufflée, décadente à l’image de la ville, où l’on avance, oisifs et désenchantés, vers la fin du livre comme au bout d’une vie.

    Ce portrait d’une Allemagne de fin de l’Histoire et des moyens pour l’exprimer rappelle le Faserland de Christian Kracht, paru l’année suivante. Matthias Zschokke (…) partage avec cet autre écrivain suisse de langue allemande un cynisme mi-mélancolique, mi-rieur, mais aussi des pages lumineuses, inattendues. Tous deux s’inscrivent dans le sillage de Thomas Bernhard.

    Le nihilisme du Gros Poète a ses limites. C’est dans l’écriture que quelque chose a lieu, que l’oxygène qui manquait nous parvient à travers cette tension féconde entre la nécessité de créer du sens et celle de se laisser porter par les mots. Les phrases de Zschokke, magnifiquement rendues en français par Isabelle Rüf, se déploient en de nombreuses branches : « L’eau stagne dans l’air, reste accrochée aux vitres du boucher turc, aux cheveux, aux branches des buissons plantés autour des troncs des arbustes de la rue. » »

    Feya Dervitsiotis, Le Matricule des Anges

  • « Le Gros Poète aligne d’impressionnantes descriptions, il incarne l’art de la description, d’une écriture des petits pas, des petits riens, de l’infime. Le roman se déroule à bas bruit. […] Il y a une circulation fascinante, très musicale, des idées. »

    Élisabeth Haas, La liberté

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